Dans le cadre de la lutte et la prévention des violences faites aux femmes, le Burkina Faso a adopté et ratifié beaucoup de conventions et de loi dans le but de limiter, prévenir et lutter contre les différentes formes de violences faites aux femmes et aux filles. Nous avons notamment  l’adoption de la loi: n° 061-2015/CNT portant prévention, répression et réparation de violences à l’égard des femmes et des filles et prise en charge des victimes. Il s’agit d’une loi spécifique qui a été votée le 06 Septembre 2015 pour prévenir, réprimer, réparer les violences à l’égard des femmes et des filles et améliorer la prise en charge des victimes. Il existe plusieurs autres instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux au Burkina Faso pour protéger et promouvoir les droits des femmes et des jeunes filles.

            Parmi les instruments internationaux et régionaux de promotion et de protection des droits de la femme au Burkina Faso, nous avons :

–  La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) du 10 décembre 1948 qui reconnaît à l’homme et à la femme les mêmes droits et  devoirs

–  Les pactes internationaux dont l’un est relatif aux droits civils et politiques et l’autre aux  droits économiques, sociaux et culturels du 16 décembre 1966.  

– La Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples du 21 juin 1981 qui proclame l’égalité de l’homme et de la femme africaine. Cette Charte a été ratifiée par le Burkina Faso le 21 septembre 1984.

– La Convention sur l’Elimination de toutes les Formes de Discriminations à l’Égard des Femmes (CEDEF) adoptée le 18 décembre 1979 et ratifiée par le Burkina Faso  le 28 novembre 1984. Le pays s’engage de ce fait  à prendre des mesures appropriées pour l’effectivité des droits de la femme.

– Le Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux droits de la femme en Afrique adopté le 11 juillet 2003, et ratifié par le Burkina Faso le 06 septembre 2006.

            Parmi les instruments juridiques nationaux de promotion et de protection des droits de la femme et de la fille nous avons notamment :

–  les droits civils, consacrés par différents textes au Burkina Faso dont les plus importants sont : la Constitution, le Code des Personnes et de la Famille, le Code Pénal.

– les droits politiques, reconnus dans la Constitution et le Code Electoral.

– les droits économiques introduits dans la loi n° 034-2012/AN du 2 juillet 2012 portant  régime foncier rural et son décret d’application pose le principe de l’égalité d’accès à la terre de l’homme et de la femme

– les droits sociaux et culturels que nous retrouvons dans la Constitution, le Code du Travail, le Code des Personnes et de la Famille, la loi n°030-2008/AN du 20 mai 2008 portant lutte contre le VIH/SIDA et protection des droits des personnes vivant avec le VIH/SIDA, la loi 049-2005/ AN du 5 décembre 2005, portant  santé de la reproduction.

            Au-delà de ces instruments juridiques, il est créé au sein de chaque unité de la police et de la gendarmerie nationale des structures spéciales chargées :

– d’accueillir et d’écouter les femmes et les filles victimes de violences ou menacées de violences ;

– d’examiner rapidement les mesures urgentes que requièrent les circonstances ;

– de convoquer et entendre les auteurs ;

– de se transporter sur les lieux, d’y faire des constatations et le cas échéant, d’intervenir pour mettre fin à une violence en train de se commettre ;

– de procéder au besoin à l’arrestation des auteurs.

Malgré tous les efforts faits par l’Etat burkinabè, il existe diverses formes de violences faites aux femmes au Burkina Faso notamment les violences sexuelles (le viol / la tentative de viol, l’agression sexuelle, l’inceste, la pédophilie, l’abstinence forcée, le harcèlement sexuel…), les violences culturelles (le mariage forcé ou précoce, le sororat, le lévirat, l’excision, la polygamie, l’exigence abusive de la dot…), les violences économiques. La persistance de ces différentes formes de violences est liée aux pesanteurs socio-cultuelles sur la femme, les conditions socio-économiques, le manque d’application des textes relatifs à la protection et la promotion des droits de la femme.

Les données de « l’Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples », au Burkina Faso réalisée par l’Institut National de la Statistique en 2011 révèlent que:

– 55% de femmes subissent des violences physiques dans notre pays dès l’âge de 15 ans ;

– 20% ont des rapports sexuels forcés ;

– 30% sont victimes d’agressions sexuelles dès l’âge de 13 ans ;

– 64% des femmes âgées de 15 à 49 ans essuient des violences sexuelles ;

– 34% des femmes enceintes subissent diverses formes d’agression,

– 60% des femmes qui sont ou qui ont déjà été en union sont victimes de violence physique, sexuelle ou émotionnelle de la part de leur mari actuel ou le plus récent ;

– 43% des victimes présentent des blessures dues à des sévices corporels.

Les services de la femme, de la solidarité nationale et de la famille du Burkina Faso ont enregistré 9 086 cas de mauvais traitements en 2015 et 8501 cas en 2016. Les cas de violences les plus rencontrées sont les violences physiques et psychologiques qui représentent 77,2% des cas. Elles sont suivies des violences sexuelles, économiques et culturelles.

Numéro vert

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