De manière générale, les VBG s’exécutent au Sénégal dans  la sphère privée, où, l’Etat et les institutions de sécurité n’interviennent que quand il s’agit de cas considérées comme des troubles à l’ordre public. Même si, depuis 2012, les VBG sont désormais considérées comme un problème de société, les femmes et les filles continuent de subir les actes de violence de natures et de formes diverses et de façons systématiques et récurrentes.

Avec une indice d’inégalité de genre “GII” qui reste élevé avec une valeur de 0,523, le classant 125 sur 162 pays en 2018 et en plus des statistiques disponibles en 2019 faisaient état de 668 cas de violences sur mineurs, 706 agressions sexuelles, 15 femmes tuées et plus de 1200 cas de viols, les Sénégalaises souffrent des démons de l’inégalité des genres.

Cette triste réalité est facilité par le contexte socioéconomique qui joue un rôle majeur dans la perpétration et la perpétuation des actes de violence sexiste ; de telle sorte qu’un lien étroit existe entre la condition sociale et économique des victimes et le risque de subir des violences sexistes.

Ainsi, conscient des conséquences qu’une telle violence peut engendrer (sur les plans humain, social, sanitaire et économique) tant sur les femmes et les filles qui l’a subissent que pour l’ensemble de la société, l’Etat du Sénégal va s’entourer de mécanismes normatifs et institutionnels dans le but de mettre fin aux VBG.

Sur la scène internationale, il va signer, adopter et ratifier l’ensemble des traités, conventions, pactes et chartes relatifs à la promotion de l’égalité de genre, s’engageant, du point de vue juridique, à les appliquer.

Au plan interne, d’une part, la Constitution sénégalaise de 2001  reconnaît, dans son préambule, les droits de la femme et de la petite fille, ainsi que l’égalité homme/femme. Ce qui a permis la création en 1974, d’un département ministériel en charge des politiques en matière de protection des droits de la femme, de la famille et de l’enfant.

D’autre part, le Sénégal a également mis en place un dispositif législatif lui permettant de sanctionner les violences basées sur le genre et lutter contre toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. On peut citer à cet effet, la loi 99 – 05 du 29 janvier 1999 modifiant le code pénal en vu de pénaliser la pratique de l’excision au Sénégal. Elle vient également renforcer le code pénal en y introduisant des dispositions novatrices, relatives à des formes de violences basées sur le genre telles que le harcèlement sexuel, la pédophilie, la mutilation génitale féminine, les violences physiques à l’égard du conjoint ou dirigées contre une personne de sexe féminin ou une personne particulièrement vulnérable ; il y a également la loi sur la parité, la loi d’orientation sociale…). Un autre pas considérable a été franchi dans la lutte contre les VBG avec l’adoption tout récemment de la loi 20-2019 portant criminalisation des actes de viol et de pédophilie au Sénégal adoptée le 30 décembre 2019 par l’assemblée nationale, promulguée par le décret présidentiel du 10 janvier 2020.

Cependant, malgré tous les efforts fournis par l’État du Sénégal en matière d’égalité de genre, de promotion et de protection des droits de la femme et de la jeune fille, de fortes contraintes subsistent encore pour offrir à la femme et à la fille un cadre sécuritaire, que ce soit au sein de la famille ou dans la société de façon générale. Ces difficultés résident dans :

– l’insuffisante application de la loi et des textes protecteurs contre les violences pour de nombreuses raisons dont : l’ignorance des voies de recours, la culture du «masla » ou arrangements sur les affaires qui fâchent, la peur du prétoire, la pauvreté … ;

– la persistance des pesanteurs socioculturelles (le modèle de société basée sur le patriarcat, les schémas culturels qui définissent les statuts et les comportements de l’homme et de la femme, le tabou qui entoure les questions de sexualité, l’analphabétisme, la promotion de la soumission de la femme, etc.) constitue une contrainte majeure quant à l’éradication des inégalités, disparités de genre et leur conséquences qui sont essentiellement la pauvreté, le chômage, le manque d’instruction et d’éducation (notamment en matière de santé sexuelle et reproductive), le faible pouvoir économique des femmes et leur vulnérabilité par rapport aux violences sexistes sous toutes ses formes ;

– la rareté des centres d’accueil et de services juridiques spécialisés pour la prise en charge des victimes des VBG.

Devant une telle situation nécessitant la participation de tous (autorités publiques et société civile), l’ONG Justice and Dignity for the Women of Sahel,  une association à but non lucratif de réflexion et d’initiatives dont l’objectif principal est une lutte sans merci contre les violences physiques et psychologiques à l’endroit des femmes et des filles dans le monde, particulièrement au Sahel, souhaite apporter sa contribution à l’atteinte de l’objectif « zéro VBG au Sénégal et au Sahel ».

Pour ce faire, dans la lutte contre ces violences, nos actions vont s’orienter dans la réhabilitation de la dignité de la femme et la promotion de l’égalité du genre. Étant entendu que les victimes ou potentielles victimes de VBG ont en commun une situation sociale et/ou économique défavorable, ce qui les rend vulnérables, notre travail portera à travers des champs d’interventions bien déterminées :

  • Violences basées sur le genre
  • Promotion et protection des droits de la femme
  • Santé sexuelle et reproductive
  • Promouvoir la résilience des femmes face aux changements climatiques
  • Participation de la femme dans la gestion des conflits et de la cohésion sociale

 

 

 

Numéro vert

Vous êtes victime des VBGs, contactez au +221 800 805 805

CONTACT JDWS SENEGAL

+221-77 844 59 99 | senegal@jdwsahel.org

Translate »